Le professeur Astrea Amaduzzi explique
comment exécuter les notes aiguës dans le chant lyrique,
du son filé à la "pleine voix" - vidéo avec sous-titres français
(Transcription en français par le professeur Carolina Barone)
Bonjour à tous.
À la demande de beaucoup de personnes qui nous suivent depuis un certain temps, nous commençons aujourd'hui une série de courtes vidéos sur la technique vocale du Belcanto italien.
Elles sont destinées à chercher de comprendre pour les résoudre, des problèmes qui tiennent à coeur aux élèves de chant.
Un des arguments qui tourmente le plus, normalement, les personnes qui nous écrivent,c'est le dilemme des aigus. La gestion des aigus dans la technique vocale ce n'est pas quelque chose de simple.
Il faut la faire vraiment dans les règles de l'art, mais ce n'est pas impossible quand même.
C'est pourquoi il est très important de poser correctement (et avec un bon maître) la voix dans le médium, bien résoudre le passage entre les registres et avoir le larynx complètement libre pour monter ensuite sur les notes plus aigües.
Nous allons commencer avec des exemples concrets. Je chanterai l'un après l'autre des courts extraits des parties les plus aigües tirées d'opéras célèbres et ensuite je vous expliquerai ce qui se passe.
Rappelez-vous que la conduite des notes aigües est presque la même dans le passage entre les registres entre la voix du soprano e du ténor.
Elle est en revanche proche dans les autres voix cependant le mécanisme est toujours le même: c'est-à-dire chercher de faire dans les règles de l'art et de la meilleure façon le passage entre les registres.
Nous avons commencé cette démonstration avec un LA. Donc techniquement il est impossible de chanter n'importe quel morceau et surtout les aigus sans une bonne gestion du souffle.
Donc, avant tout, prenez le temps pour respirer en profondeur. Je vous rappelle: respiration abdominale et respiration intercostale et diaphragmatique, donc plutôt basse.
Les aigus ont une position différente par rapport aux notes du médium.En effet on parle de passage entre les registres pour cette raison.
Il n'y a pas des bons aigus avec le larynx coincé.
Il faut entendre ce qu'on appelle voix de tête,c'est-à-dire la voix doit changer de couleur, de timbre. Sans cette liberté au niveau du larynx un instrument capable de faire ce qu'il veut et dans la voix de tête tend à s'élever légèrement, il est impossible de bien chanter n'importe quel morceau.
En dépit de sa propre santé vocale, avec des lésions graves et d'une réeducation en phoniatrie qui ne peuvent pas, au final, remettre en place un usage correct de la voix.
Donc, deuxième exemple:
Comme vous pouvez le voir, un autre LA avec une gestion différente. Rappelez-vous que chaque note aigüe a une position différente.
Le "filato" exécuté auparavant dans Traviata, a demandé une ouverture moins ample parce que pour faire un son "piano" il faut utiliser un peu moins d'air.
Donc le son doit être sûrement plus couvert. Ici le type d'aigu et la façon de l'atteindre est vraiment élancé.
Il est nécessaire tout d'abord un bon soutien avec la souffle, assez important, et immédiatement une totale relaxation de la mâchoire.
Avec un larynx complètement libre. Et une ouverture correcte de la bouche.
On peut poursuivre avec d'autres exemples. On peut faire le final de "Suor Angelica".
Je dirais que c'est un bon choix. Après on fera "I Vespri siciliani", ce boléro avec un final assez pétillant et très élancé.
Un autre "filato".
Voilà, rappelez-vous que quand la colonne d'air diminue un peu pour réaliser des "piani", après tout la pression du souffle doit rester constante. Donc sûrement moins poussée si on fait pas un son "forte" mais un soutien des muscles abdominaux vraiment présent.
Ce que je perçois c'est vraiment comme si j'avais ici un soufflet qui contrôle le flux de l'air de façon "artistique".
La respiration doit être un fait "artistique", dans la respiration il y a déjà toute la liberté dont on
a besoin. Voici pourquoi Cotogni qui a été parmi les autres le maître de Gigli même si par pour longtemps, et du grand Giacomo Lauri-Volpi avait l'habitude de dire:
"Celui qui respire bien chante bien".
Du merveilleux siège du "Centre international des études pour le Belcanto italien" dédié à Beniamino Gigli et siège de l'association "Beniamino Gigli" de Recanati, on continue notre fascinant voyage dans le monde des aigus.
Passons donc au final du premier morceau de Liù issue de "Turandot" de Puccini.
Le final de ce morceau est un rêve.
Et il faut le faire dans les règles de l'art.
Quand j'entends dire que celui qui prononce bien les voyelles peut bien chanter, vraiment j'en rigole parce que le chant lyrique ce n'est pas un discours.
Celui qui sait bien parler, il peut faire sûrement l'acteur, l'avocat, un bon diseur mais il ne peut pas chanter. Le chant lyrique voyage sur une extension beaucoup plus ample de la voix parlée.
Parce qu'il faut avoir deux octaves et d'autres notes dans l'extensions.
Donc vous ne trouverez jamais un orateur capable de faire une pareille chose. Il faut étudier une technique sérieuse.
Je vous donne une autre suggestion: quand on chante dans le médium, donc en dessous du passage entre les registres vers les aigus, on peut aussi prononcer de façon plus marquée les voyelles.
Plus on monte et on va vers les aigus, on ne peut point faire le "E" comme quand on parle, c'est impossible.
Sinon la voix se bloque parce que la langue c'est le muscle le plus puissant de l'apparat phonatoire.
Donc en prononçant dans les règles de l'art les voyelles "I" et "E" comme quand on parle la langue tire le larynx, car les deux organes sont liés en une position qui n'est point convenable pour le chant.
En revanche tout doit être au service du son.
Donc tout d'abord il faut partir avec un son libre Personne ferait un aigu si coincé.
Même les ténors, quand ils font des aigus sur le "E" ce n'est jamais un "E"ou en "I" précis,
C'est sûrement un son vocalique "adapté" à la note aigüe qu'il faut faire.
On continue avec le deuxième morceau de Liù, qui a un style un peu plus héroïque plus élancé, tels d'autres morceaux, mais sur le SI bémol. Je dirais qu'on peut passer donc à l'exemple.
Dans ce cas aussi, je ne me suis pas souciée de prononcer un texte, mais je me suis souciée de laisser mon instrument libre de faire des beaux sons, et très confortables et très simples avec un très bon soutien de souffle.
Et il faut vraiment démontrer avec les exemples et les faits ce qui en théorie on soutient. Et maintenant, l'Ave Maria de l'Otello avec ce LA bémol.
Faites très attention car on passe d'un MI bémol qui est en dessous du passage entre les registres mais déjà zone de passage à cette note de tête qui est le LA bémol, un véritable aigu.
Et regardez aussi le changement de position.
Regardez aussi une autre chose très importante, capitale et à rétablir. Le "portamento" de la voix a été à tort diabolisé dans les dernières années.
Avec comme conséquence une décadence générale d'un système technique qui était la fierté et la gloire de l'Italie et que nous devons absolument
récupérer.
Parce que le "portamento" est une invitation donnée aux sons pour se frayer un chemin de façon gentille.
Je dis toujours que faire un passage, un intervalle ample tout d'un coup, sans porter la voix de façon gentille c'est comme donner un coup de poing à son propre instrument.
Et ce n'est pas possible de faire une pareille chose.
Tout d'abord c'est laid d'un point de vue esthétique et c'est aussi "anti physiologique", ça fait vraiment mal. Il faut donc aider le larynx à "scivolare" (glisser)dans les intervalles.
Parce qu'il faut du temps pour que son propre instrument qui est ici dans la gorge se stabilise d'une position à l'autre.
Maintenant pour cette vidéo un morceau qui descend particulièrement et moi je propose l'écoute de la partie finale du morceau de Giulietta issue de "Capuleti e Montecchi" de Bellini, avec toute une série de notes aigües tenues qui ne s'entendent pas souvent faire de façon magistrale.
Je vous montrerai donc avec l'exemple comment résoudre ces passages vers les notes les plus aigües.Voilà, vraiment un enchantement ce final et le morceau lui-même, du récitatif jusqu'à la partie finale est pleine d'aigus avec des points d'orgue.
Il faut vraiment savoir gérer au mieux: le souffle, le passage entre les registres, avec le larynx complètement libre.
Je n'oublierai jamais je ne me lasserai pas de le répéter: et une totale souplesse de la langue et de la mâchoire.
Comme conseillait aussi Caruso.
Un mythe de l'opéra italien c'est la partie finale du morceau d'Aida où Verdi écrit : "un dolcissimo, in pianissimo" sur un DO aigu.
Et là vraiment beaucoup de sopranos ont un problème, parce qu'il faut avoirune technique vraiment solide.
Il y a un autre morceau magnifique dans le répertoire verdien, pleine de notes aigües tenues et c'est celle de Medora dans le "Corsaro".
Maintenant un autre exemple de la seconde partie "Meglio il morir se l'anima s'en vola.." Ici vous trouverez aussi des notes aigües un peu en "forte".
On conclut avec une récapitulation générale nécessaire et indispensable.
Si quelqu'un vous dit qu'on chante sur une seule position que ce soit:
le sourire, I,E,OU ou n'importe quelle autre chose, fuyez le plus loin possible parce que c'est faux.
L'instrument vocal est: amovible et il doit être tenu agile et flexible parce que chaque note a une position vocale bien précise, surtout en montant vers les aigus.
Je vous ferai maintenant un exemple avec une simple gamme de DO dans la deuxième octave de la voix du soprano et je vous montrerai comment du passage entre les registres vers le haut qui se produit après le FA pour la voix de soprano, il y a un changement pour monter sur chaque note de la zone aigüe demande un ajustement spécifique, qui n'est pas naturel mais il est construit et technique.
Vous voyez comment progressivement d'un son plus couvert la mâchoire s'ouvre et on laisse de l'espace au larynx.
Je répète:
Et avec ses dernières notes et ce passage de registre on vous salue de Recanati.
Merci à tous et à la prochaine vidéo.
Gli acuti nel canto lirico (Dimostrazione pratica) -
Documentario di Belcanto Italiano, Recanati 8-05-2017
Soprano e Docente di Tecnica Vocale, ASTREA AMADUZZI
Maestro al pianoforte, MATTIA PELI
High Notes in Operatic Singing (Practical Demonstration) - Recanati, 8 May 2017
Esempi pratici scelti per questo Documentario:
- Finale di "Addio, del passato", da "La Traviata" di Verdi (LA acuto filato)
- Finale di "Mercè, dilette amiche", da "I vespri siciliani" di Verdi (LA acuto a piena voce)
- Finale di "Senza mamma", da "Suor Angelica" di Puccini (LA acuto filato)
- Finale di "Signore, ascolta", da "Turandot" di Puccini (SI bemolle acuto filato)
- Finale di "Tu che di gel sei cinta", da "Turandot" di Puccini (SI bemolle acuto a piena voce)
- Finale di "Ave Maria", da "Otello" di Verdi (LA bemolle acuto filato)
- Finale di "Caro nome", da "Rigoletto" di Verdi (SI e DO acuti)
- Finale di "O quante volte", da "I Capuleti e i Montecchi" di Bellini (DO acuto a piena voce)
- Finale di "O cieli azzurri", da "Aida" di Verdi (DO acuto filato)
- Finale di "Non so le tetre immagini" da "Il Corsaro" di Verdi (LA bemolle, Si bemolle e DO acuti)
Bienvenue dans le Blog officiel de l'Académie Nationale de Bel canto Italien,
qui est une école d’excellence pour le chant lyrique dans le monde.
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