mercoledì 8 settembre 2021

Principi essenziali di Bel Canto nell'insegnamento del grande baritono Riccardo Stracciari

Boris Christoff con il suo maestro, il celebre baritono Riccardo Stracciari, Roma 1942

Cari studenti di canto ed amici di Belcanto Italiano, ecco qui raccolti alcuni principi essenziali di Bel Canto come insegnate dal grande baritono italiano Riccardo Stracciari. Buona lettura e riflessione!

Riccardo Stracciari sull'uso delle vocali italiane nel canto lirico:

"La bocca deve essere tenuta un po' aperta e nelle note acute ben rotonda, ma mai esageratamente. Le vocali E e I sono per natura stessa impostate. La vocale A si trasforma in O nelle note acute specialmente, per tenore dal FA naturale, per baritono dal MI bemolle e per basso dal RE naturale, perché pronunciandole aperte diventerebbero schiacciate e di timbro sgradevole. Per baritono il MI bemolle deve sempre essere chiuso, per basso il RE naturale anche sempre mezzo chiuso.
Chi tradisce queste regole, non potrà mai essere un cantante per una lunga carriera teatrale.

Ci sono delle regole nel canto che queste regole possono essere cambiate o per la pronuncia di certe parole od anche per la necessità di certe interpretazioni, cioè di doverle pronunciare aperte, ma sempre però note solo come passaggio ma mai note tenute. (...)
Il vocalizzo è utilissimo in quanto rende la voce più elastica e pronunciando molto chiuse le note, si acquista in tal modo la pronuncia perfetta delle vocali. Per vocalizzare, la nota più difficile è la O in quanto ché detta vocale ha due pronunce ben distinte cioè una O appoggiata al petto fino che si deve sostenere prima del passaggio di testa, e l'altra deve tenersi appoggiata solo di testa, imitando sempre la vocale O alla moda del dialetto Romano. (...)
La vocale U va pronunciata anche come la O molto chiusa, ma questa vocale è molto rara nella musica."

L'uso delle vocali nel canto lirico secondo il celebre baritono Riccardo Stracciari

(tratto da alcune pagine manoscritte, rinvenute nell'archivio storico di casa Stracciari, presso la nipote in Ferrara, Eliana Nappi Stracciari, pubblicate all'interno dell' LP "Riccardo Stracciari", Mizar Records, 1980)

[Nella foto: Riccardo Stracciari come Giorgio Germont, nella "Traviata" di Verdi]

Riportiamo anche, qui di seguito, alcuni altri insegnamenti fondamentali di Stracciari, raccolti dall'allievo Marcel Turgeon a Roma durante tutto l'anno 1948 (tra gli altri allievi di Stracciari presenti alle lezioni vi erano Boris Christoff, Paolo Silveri ed Alexandre Sved):

PRESSIONE MISURATA DEL FIATO ED IMPORTANZA DELLA BUONA EMISSIONE
Le minimum d'air pour le maximum de sonorité;
Si la poussée de souffle n'est pas exagérée, le souffle agit naturellement; il s'établit alors automatiquement un synchronisme absolu entre le diaphragme, le larynx et les résonnateurs;
Seule la phonation bien accomplie améliore peu à peu la respiration, en permettant à l'élève de bien mesurer la pression et le débit de l'air expiré;
Le souffle est essentiel mais c'est le chant bien mené qui le discipline;
— La meilleure façon d'exercer le souffle en chantant est de bien chanter.
— Le souffle suffit toujours, s'il est bien dosé à la sortie par une glotte qui ferme normalement. Il est donc important d'avoir une glotte saine qui débite au gré de la volonté du chanteur.
— Le souffle est inépuisable, s'il n'est pas gêné par une trop forte pression et si l'appareil vocal est libre et décontracté;
— Plus le son est aigu, plus la fréquence de vibration est élevée et plus les courants font vibrer la tête et la face; mais un son ne doit jamais non plus être forcé;
On ne doit jamais chanter à bout de souffle parce que, lorsque la soufflerie pulmonaire ne fournit plus assez d'air, le chanteur doit contracter ses muscles expirateurs pour finir sa phrase. Ce faisant, les muscles à l'intérieur du larynx subissent une tension trop forte, d'où serrage et fatigue de l'appareil vocal avec apparition d'un voile sur le timbre vocal.

L'APPOGGIO
Il existe toutefois un appui naturel, normal, qui résulte du rapprochement souple et franc des cordes vocales. Ce rapprochement se produit par une pression du souffle, exercée avec l'idée de chanter et non d'attaquer le son. Il suffit de penser à employer la respiration intercostale et, en même temps, de tenir le ventre ferme mais sans crispation. Les professeurs de chant devraient parler de "prise de son" plutôt que d'appui.

LA LINGUA
Dans le chant, la langue joue un rôle essentiel; elle entraîne les mouvements de la mâchoire, détermine l'écartement qu'il faut donner aux arcades dentaires pour la prononciation; elle dirige les mouvements du larynx, facilite ou gêne l'élévation et l'abaissement du voile du palais; elle ouvre trop (sons gutturaux) ou ferme trop (sons serrés) l'arrière-gorge ou pharynx.
Ne jamais faire aucun exercice avec contraction de la langue, rentrée ou sortie, parce que cela est anti-naturel et contraire au bon sens.
Les sons ne sortent pas mais se propagent par vibration; il faut seulement que les vibrations du larynx trouvent le meilleur moyen de se renforcer dans la caisse de résonance la plus vaste (bouche-pharynx-sinus) pour se propager ensuite en vibrations atmosphériques dans la salle d'audition.
Le son produit sans effort a la plus grande portée et la meilleure qualité.
Insistons sur le rôle capital joué par la langue et le voile du palais. La répartition juste du son, en tête ou en bouche, dépend donc de la langue et du voile du palais. Ce sont eux, répétons-le, qui sont responsables de la place de la voix (...)

VOCE IN MASCHERA
Stracciari répétait constamment: "Accrochez votre voix en arrière de la bouche et en haut du pharynx, non pas dans le nez qui est le frère de la gorge" (fratello della gola).
En cherchant à obtenir, non pas une voix placée dans les cavités intra-nasales ou en avant du nez, mais une faible nasalité vocale se localisant en haut et en arrière de la bouche, on parvient à éclaircir toute l'émission du grave à l'aigu. Cette légère nasalité, Stracciari l'exigeat de tous ses élèves, surtout au début des études, parce que, disait-il, elle constitue la meilleure façon d'accrocher la voix le plus haut possible.

UNIONE DEI REGISTRI
Toutes les voix, grâce à une bonne méthode, peuvent et doivent devenir homogènes;
Lorsque les professeurs de chant ont réussi à faire disparaître, chez leurs élèves, les passages de la voix, c'est là la preuve que l'association fonctionnelle du voile du palais et de la langue est enfin arrivée à se faire normalement;
— Si, par example, on impose à la langue une position trop basse ou trop avancée, la voix prend une fausse direction;
— Les bons professeurs disent à ce sujet que la voix de tête doit être employée le plus bas possible.

QUALI ESERCIZI FARE E COME FARLI
Les consonnes, si elles sont nettement prononcées, aident l'émission naturelle des voyelles et constituent un grand secours contre la fatigue de la voix. (...)
Les vocalises sur les voyelles isolées doivent donc être réservées aux voix déjà formées.
Par quoi faut-il alors les remplacer? D'abord par quelques phrases d'airs italiens qu'on devra chanter, du moins au début, en douceur, en registre médium, évitant le grave et l'aigu.
Nous en faisons suivre quatre exemples [per baritono]: "Tre giorni son che Nina" [attr. a Pergolesi, in re minore], "Caro mio ben" [Giordani, in do maggiore], "O cessate di piagarmi" [Scarlatti, in mi minore], "Pietà Signore" [attr. Stradella, in la minore, le prime dieci battute della linea vocale]
Pourquoi suggérons-nous de commencer par des air italiens? Parce que la langue italienne (...) simplifie et facilite le travail de l'apparel vocal. Il est souhaitable que tout élève apprenne à chanter d'abord en italien avant de le faire en français ou en anglais, deux langues qui, riches en timbres (environ vingt-quatre voyelles chacune, plus les diphtongues) se prêtent plutôt mal au bel canto.
Ces airs italiens, écourtés au besoin, devront d'abort être vocalisés "bouche fermée", en respectant les directives suivantes:
— On doit fermer la bouche naturellement, sans serrer les dents (écartement d'environ un demi centimètre);
— La langue repose dans toute la bouche, sans aucune contraction, sa pointe touchant légèrement les incisives inférieures;
— Ces vocalises doivent se faire "avec la plus grande douceur possible", avec une égale intensité de souffle et de résonance sur toutes les notes et, répétons-le, sans aucune contraction.
Puis, l'élève répétera ces airs italiens dans les mêmes conditions mais, cette fois, bouche ouverte, avec légère élévation du voile et faible abaissement de la base linguale, en s'efforçant de créer de jolis sons et en conservant la plus grande résonance faciale possible. Le professeur à l'oreille exercée devra aider son élève à diminuer la résonance intra-nasale et à arrêter cette diminution au bon moment.
En aidant à ce dosage, le professeur se souviendra aussi que chanter bouche trop fermée ou trop ouverte son deux fautes de la technique vocale
(...)

NECESSITA' DELLA DOLCEZZA DELLA VOCE
La douceur est la plus grande force du monde, surtout dans le chant. C'est la porte étroite qui donne sur tous les succès.
C'est la qualité qui mène à la quantité et non l'inverse.
'Les élèves débutants doivent chanter en douceur pendant des mois'. C'est là tout le secret de la bonne école italienne.
C'est la voix douce qui s'apparente le mieux à la voix de tête, ò la voix en avant, à la voix dans le masque.
C'est la voix douce qui permet au chanteur la plus grande résonance faciale possible. (...)
En somme, tout chanteur n'a le droit d'amplifier que les sons de bonne qualité, acquis en douceur et en patience, sur toute l'échelle vocale.
(...)
La voix de tête est donc pour toutes les voix, de la basse profonde au soprano colorature, le synonyme de jeunesse, de fraîcheur et de facilité. Quand on l'a perdue, par ignorance ou effort, il est difficile de la retrouver. C'est une perle au fond de l'abîme. Sans la résonance de tête (ou faciale) les voix sont vouées ò l'échec.
Mais attention! chanter doux ne signifie pas rapetisser, amenuiser la voix ou retenir le souffle; au contraire, la voix douce doit être entière, pleine et libre, constamment nourrie par un souffle élastiquement ferme. (...)
Le professeur devra aussi exiger une articulation nette des syllabes et le respect de la couleur particulière à chacune des voyelles. Celles-ci pourront toutefois être prononcées avec une couleur un peu plus foncée que dans la voix parlée (...) pour provoquer plus de résonance faciale. (...) Sombrer une voyelle ne veut pas dire la déformer. Écoutez Georges Thill, le fameux ténor français. Il se permet de foncer la couleur des voyelles mais n'en déforme aucune. C'est un modèle du genre. Ouvrons ici une parenthèse pour rappeler que les débuts de Thill avaient été compromis par un grossissement vocal désastreux. Il fut sauvé à temps, vers l'âge de 25 ans, par les leçons correctives du grand ténor italienne Fernando De Lucia (...) dans le sud de l'Italie (...) La bonne école italienne venait ainsi au secours de celui qui allait devenir le plus grand ténor français du XXe siècle. (...)
Le bon chanteur a l'impression que son souffle passe librement et directement de la poitrine à l'extérieur. Il ne sent pas sa gorge qui n'intervient jamais (...): voix bien dirigée, surtout en tête, grâce au voile du palais et à la base de la langue (...)

L'IMPORTANZA DELLA CONSONANTE "R" VIBRANTE (E NON MOSCIA)
Le R est la plus belle et la plus indispensable des consonnes. Dans toutes les langues du répertoire vocal (allemand, anglais, français, espagnol, italien) il doit être roulé; grasseyé, il amène la voix dans la gorge; roulé, il facilite l'emission en avant.
Pour guérir instantanément le grasseyement, il suffit d'ajouter un E muet devant le R, exemple:
1. M'en allant promener (pEromener)...
2. J'ai trouvé (tErouvé) l'eau si belle...

DURATA DELLE SESSIONI DI STUDIO
Quelques minutes de travail vocal en souplesse sont plus profitables que des heures de vacarme.
Stracciari, surtout au début des études, épargnait à ses élèves les longues séances de vocalisation, leur préférant les courtes d'environ cinq minutes chacune (une dizaine par jour), entrecoupées de périodes de repos.
Il n'hésitait pas à interrompre tous les exercices au moindre signe d'enrouement.
Stracciari utilisait surtout les vocalises de Concone et de Panofka.

CONSIGLI D'IGIENE
— Éviter de râcler la gorge. Pour chasser les mucosités gênantes, vocalisez bouche fermée, en douceur et en registre médium;
— Parler le moins possible dans les groupes, les trains, les autos et dans tous les endroits où l'on force inconsciemment sa voix;
— Éviter de parler ou de crier lorsque vous êtes en colère; à ce moment-là, tout le corps est contracté, y compris et surtout l'appareil vocal;
Ne jamais s'obstiner à travailler les notes qui viennent avec difficulté;
— Éviter de trop manger avant de chanter; l'excès de nourriture ne facilitera ni votre souffle ni votre concentration intellectuelle;
— Après le chant, la fatigue normale des muscles phonateurs disparait par le silence. C'est pourquoi, après un concert, par exemple, le chanteur fera son possible pour remercier ses admirateurs plutôt par un sourire aimable que par des paroles intarissables.

(da: BIEN CHANTER C'EST FACILE avec la méthode progressive de Riccardo Stracciari, célèbre baryton italien, ancien professeur à l'Accademia di Santa Cecilia di Roma - Leçons de chant recueillies à Rome par son élève Marcel Turgeon - Le livre de chevet, Québec Canada, 1988)


"Sono felice che tu abbia finalmente trovato il metodo del passaggio dal petto alla testa e così la tua voce ti renderà più tranquillo. Vedi che come ti dicevo io avevo ragione e sarò ancora più felice di vederti qui a Roma insieme alla tua Signora il più presto possibile per ultimare e cancellare completamente i tuoi piccoli difetti e imparare delle belle opere in italiano."

(da una lettera di Riccardo Stracciari a Marcel Turgeon - Roma, 20 febbraio 1952) 


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