domenica 18 agosto 2019

La respiration dans le Chant Lyrique




Le mécanisme respiratoire est simple et absolument naturel, mais quand ce mécanisme est appliqué au chant lyrique, tout doit être fait dans les règles de l’art.


(Respire en profondeur pour bien chanter)


La respiration, accompagnée d’une totale flexibilité du larynx et du point correct de résonance est la base de la meilleure technique vocale.

En dépit des théories diverses soutenues par des théoriciens plus ou moins connus, la plupart des élèves a des énormes problèmes dans l’émission en raison d’une grande paresse respiratoire et d’une surcharge de tension au niveau des muscles du cou et des épaules.
La respiration dans le Chant Lyrique est difficile, mais pas si compliquée que ça ! 

Ses principaux points d’appui sont le diaphragme, les muscles intercostaux et les abdominaux.  Bien utilisés et coordonnés avec une liberté totale du larynx ces trois points deviennent un bien précieux dans l’art du Chant.

Maintenant j’analyse tout simplement le mécanisme respiratoire sur la base de mon expérience directe comme artiste et aussi comme professeur.  

1) Les poumons ont une forme non homogène et ils sont beaucoup plus spacieux à la base (voir ci-dessous)


Les poumons sont plus larges et contient plus d’air à leur base


2) Le diaphragme se trouve à la base des poumons (voir ci-dessous)




Le diaphragme, muscle en forme de coupole, se trouve directement sous les poumons.
3) Les muscles intercostaux qui aident directement la respiration sont surtout ceux des côtes flottantes (basses)

4) Les muscles qui permettent le bon soutien et le contrôle du souffle sont les abdominaux (encore une fois ceux situés vers le bas du ventre, c’est-à-dire en bas)


Déduction logique : LA RESPIRATION DANS LE CHANT LYRIQUE NE PEUT PAS ET NE PEUT PAS ÊTRE SEULEMENT HAUTE OU APICALE NON PUÒ E NON DEVE ESSERE SOLO ALTA o APICALE, parce que le lieu de la meilleure efficacité respiratoire en ce qui concerne les muscles et l’espace est tournée vers le bas.

Comment on respire le mieux dans le Chant Lyrique ?


Inspiration : le diaphragme, les muscles intercostaux, les côtes et l’abdomen se dilatent, aidés par le merveilleux soufflet des muscles abdominaux. Pendant cette phase chaque bon Chanteur relaxe complètement la gorge et les épaules, prépare dans sa tête l’intonation du son vocal en laissant le larynx totalement libre et prédispose/prépare le palais mou à se soulever, un peu comme quand on bâille.


Espiration: le diaphragme remonte, les muscles intercostaux et l’abdomen se rétrécissent et les abdominaux règlent la vitesse d’émission du souffle, en soutenant la pression à travers l’usage de l’appoggio (soutien) sur ces points musculaires.   Pendant cette phase le Chanteur tient la gorge et les épaules complètement relaxées, il laisse le larynx complètement libre de bouger et glisser et aide avec un usage des lèvres, de la langue et du palais mou la projection des sons (affectueusement appelée en jargon maschera) et ainsi une bonne prononciation du texte.  


Dans un monde plein de théoriciens de techniques de chant nouvelles ou archaïques il importe de prendre le temps de réfléchir et de commencer à écouter les grands artistes d’antan et les artistes capables aujourd’hui de démontrer savoir chanter. 
Irez-vous prendre des cours de violon ou piano chez des gens qui ne sont pas en mesure de jouer vraiment bien leur instrument ? Sûrement pas. Et alors pourquoi celui qui n’est pas capable de chanter, ou les petits et grands théoriciens devraient s’appeler « maître » ? Si la réponse est NON, lisez donc dans l’annexe à l’article certaines témoignages très intéressantes de grands chanteurs, dont la valeur est témoignée, entre autres, à travers des enregistrements hors du temps.

« Et ici naît un autre débat : celui des opinions, totalement opposées, des savants de la voix. Mais le chanteur doit faire abstraction des réflexions analytiques et appliquer l’opinion qui naît de l’expérience du chant et des urgences liées aux problématiques qui se présentent à l’improviste, au cœur de l’action scénique et du chant ».
- (Giacomo Lauri - Volpi, “Misteri della voce umana” Ed. Dall’Oglio - pag 77- 78)

Annexe :  TÉMOIGNAGES DE GRANDS CHANTEURS SUR LA RESPIRATION


Lauri - Volpi sur la respiration et la recherche des « armonici »  (résonnances):
« ...j’ai toujours pensé que la respiration est diaphragmatique intercostale, parce que nous avons deux caisses harmoniques, celle-ci et celle-là, mais si on se limite seulement à la cage thoracique et on oublie la boîte crânienne on ne trouve pas les résonances, c’est comme un piano, si on n’utilise pas la pédale, cette boîte-là sert à quoi… »


Beniamino Gigli : La respiration "sul fiato" e la respiration profonde :
« La première condition, pour chanter il faut se rappeler le point maximal, c’est-à-dire où il faut appoggiare (poser) la voix, où il faut prendre « la respiration profonde », parce que le chant repose uniquement sur la respiration, et la respiration il faut la faire sur le diaphragme ; le diaphragme a une grande importance ».

Carlo Bergonzi sur l’importance de la maîtrise du souffle, fondement de la technique vocale :

« ..j’ai pu chanter à côté des grands ténors comme Gigli, Schipa et Pertile. Auquels je demandais des conseils dans les entractes : “Maître, comment respirez-vous pour attaquer ces sons sur le passage ? ». Et Gigli répondait : “Mon cher, pose ta main  sur mon diaphragme pendant que je respire”. Et pour me donner un exemple il attaquait la première phrase de “Mi par d’udir ancor”. Il y en a beaucoup qui disent aujourd’hui : “Oui, mais c’est une vieille technique !”. Ils se trompent : la technique est une seule et est basée sur la maîtrise du souffle ; c’est l’interprétation plutôt à changer au fil des années ».

Conversation entre Arturo Toscanini et Giuseppe Valdengo:
« Seul le souffle doit être toujours coordonné avec le son, naturellement, parce que, si le souffle manque, adieu ligne du bel canto ! »  
(Issu de "Scusi, conosce Toscanini ?" Musumeci Editore 1984, p. 77)

Entretien à Lauri - Volpi à Busseto, le 12 juin 1976 :
Je dis à Toscanini “Maître ça fait dix fois que je sors et le public vous appelle, venez » alors nous sommes sortis encore cinq fois. Quand le rideau est tombé il me dit « Écoutez Lauri Volpi, moi je sens le tempo comme vous, mais je ne croyais pas qu’un être humain avait la force de récupérer, de reprendre votre souffle et d’arriver avec cette énergie jusqu’à la fin : je pensais que vous serez mort ! »

Entretien à Giuseppe Valdengo, à Parma le 9/4/1977 chez des amis :
Vous enseignez le chant. Quelle est la première chose que vous enseignez ?
« Le souffle : on chante avec le souffle. Puis les vocalises. Il faut du temps et beaucoup de patience pour arriver au morceau. J’enseigne ce que je sais ».

Entretien à Mariella Devia, 28 septembre 2010 :
« La base technique du chant est sans doute le souffle ; j’ai fait beaucoup de travail sur moi, en m’écoutant, en me faisant écouter ». 

Entretien avec le Ténor Ugo Benelli:
"Avez-vous quelques conseils pour les jeunes qui sont en train d’étudier sur ce qu’il faut faire pendant l’étude et ce qui, au contraire, est à éviter d’un point de vue technique ?  
- La chose principale c’est de cantare sul fiato « chanter sur le souffle », mais l’expliquer est assez difficile. Montarsolo disait que le corps devrait être comme dans le sommeil exception faite pour le diaphragme et la colonne du souffle.  Bruscantini conseillait de faire mettre aux élèves une large ceinture sous le diaphragme (et il l’a fait pendant toute sa vie) pour les habituer et pour leur rappeler où il faut poser le souffle qu’on a inspiré. Moi je parle de souplesse, des vagues de la mer qui se brisent doucement sur la falaise. Je trouve que quand on parle de lier ou de poser il faut penser ad une sorte de pelleteuse ou à une bêche qui doit recueillir quelque chose…et je trouve qu’une position avec le corps penché légèrement en avant peut facilement aider à trouver le bon support.  Ce qui ne faut jamais faire c’est de chanter avec les épaules qui montent à chaque prise de souffle, avec la raideur du corps et en gardant la tête trop haute, parce qu’on va facilement finir dans la gorge. La Simionato pendant l’enregistrement de Cenerentola me disait : « Petite, baissez la tête ». Un conseil qui fut assez précieux ».

Entretien à Luciana Serra
« ...La voix toujours projetée dehors avec une bouche ovale en accordant beaucoup d’importance aux mots.
La respiration est la même pour tous (sopranos, barytons, ténors, etc…), tout le monde doit avoir les agilités… » (tiré du site "operaclick")

Entretien à Jose Carreras
« Ma technique est celle de mettre toujours le son sur le souffle et de ne jamais serrer la gorge ».  


À propos de Luciano Pavarotti :
« Dans la manière de chanter de Pavarotti tout n’était pas au même niveau (par exemple dans les mezzevoci), mais les fondations étaient extrêmement solides : respiration irréprochable, posée sur le diaphragme, voix « in maschera », passage de registre correct et, par conséquent, des aigus simples et perçants ».
 (Alberto Mattioli sur Luciano Pavarotti dans le livre"Big Luciano"Mondadori, 2007)

Entretien à Gabriella Tucci :
« Actuellement une autre activité importante dans votre vie est l’enseignement. Sur quelle base repose votre pédagogie ?
En général mon enseignement est tout de suite à 360°, c’est-à-dire que l’on aborde le chant dans ses aspects techniques, j’insiste particulièrement sur le souffle (peu et mal enseigné aujourd’hui) »

Entretien à Bruno De Simone:
Sesto Bruscantini (...) m’avait très vite “prévenu” : « sache que avec tes caractéristiques d’interprétation ils te confieront sûrement très bientôt les rôles du Buffo mais – ajoutait-il – tu devras être prêt à les exécuter, en gardant ta vocalité solide et bien arrondie, pas seulement agile et rapide dans la prononciation et pour cela tu dois d’abord bien apprendre le Chant legato sur le souffle, qui est la base d’une correcte émission vocale ; sinon tu peux risquer de devenir seulement un…buffo parlant ! »

Mots de Sonia Ganassi mezzosoprano belcantista d'agilità (surtout rossinien) : « j’ai toujours fait et je fais des agilités en exerçant un grand contrôle sur le souffle…avec beaucoup de technique… rien se fait, même pas un son sans technique, le chant est technique, le chant est un travail continu et sérieux sur son propre instrument !!! »

Luisa Tetrazzini :
« Il faut comprendre le fonctionnement des poumons, du diaphragme et de tout l’appareil respiratoire parce que le fondement du chant est la respiration et le contrôle du souffle.
Je respire en bas dans le diaphragme, non pas, comme font certains, en haut dans la partie supérieure de la poitrine. Je garde toujours un peu de souffle en réserve pour les crescendo, en utilisant seulement ce qui est absolument nécessaire, et je reprends le souffle partout où je trouve le point le plus pratique pour le faire.
Un chanteur doit être en mesure de faire confiance à son propre souffle, comme il fait confiance à la solidité du terrain sous ses pieds.  Un souffle instable, sans contrôle est comme un fondement pas sûr sur lequel on ne peut rien construire et jusqu’à ce que ce fondement n’ait pas été développé et renforcé, le futur chanteur ne doit pas attendre des résultats satisfaisants.
Il ne faut jamais une pression de la gorge. Le son vocal doit être produit par le flux ininterrompu de l’air. Vous devez apprendre à contrôler ce flux d’air, de telle sorte qu’aucune action musculaire de la gorge puisse l’interrompre. La quantité de son est contrôlée à travers le souffle ».

Et maintenant une vidéo qui vaut plus que cent discours, dans lequel la divine Montserrat Caballé fait faire un exercice pratique à certains de ses élèves. Le même que je propose toujours à mes élèves (mais combien parmi eux le pratiquent régulièrement ? ;) )

Bonne respiration à tous !

M° Astrea Amaduzzi

L'équipe de "Belcanto Italiano" remercie la professeure Carolina Barone pour la traduction. 



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